Hélas pour les Britanniques, cet assaut fort peu concluant n'est en réalité qu'une sorte d'aimable prélude, car même en tenant compte des neuf "Nell" qui ont inutilement gaspillé leurs bombes sur le Tenedos, et des deux autres "Nell" contraints de regagner Saïgon après la première attaque sur le Repulse, les Japonais disposent encore de quelque dix-sept appareils gréés en bombardiers et, surtout, de cinquante (1) autres dotés de torpilles
A ce stade, la meilleure chance de l'Amiral Phillips qui, de manière assez inexplicable, n'a toujours pas réclamé une assistance aérienne ni même signalé sa position, est de foncer vers le sud - autrement dit vers Singapour - à vitesse maximale, attendu que chaque minute qui passe éloigne ses navires des terrains d'aviation japonais, et diminue le temps de vol dont disposent encore ses assaillants avant de devoir eux-mêmes faire demi-tour et s'en retourner vers le nord (2)
Mais dix minutes plus tard, le radar du Prince of Wales détecte une, et même deux nouvelles formations en approche par le sud-est.
Et les derniers espoirs de ceux qui croyaient encore en l'arrivée de chasseurs venus de Singapour s'effondrent à 11h38, lorsque les avions sont formellement identifiés comme d'autres bimoteurs "Nell" - en tout dix-sept appareils - qui, au lieu de rester sagement à une hauteur d'environ 3 000 mètres - comme lors de l'attaque précédente - ne cessent de perdre de l'altitude, un signe que les Britanniques, qui ne s'attendaient pas du tout à cela, interprètent finalement, et à juste titre, comme la prémisse d'une attaque à la torpille.
Une attaque à la torpille menée, dans un premier temps, par neuf appareils qui, cette fois, semblent bel et bien viser le Prince of Wales sur son flanc bâbord...
(1) un des avions-torpilleurs, victimes de problèmes de moteur, avait dû regagner sa base peu après le décollage
(2) à ce stade de la guerre,personne n'envisage encore l’hypothèse d'aviateurs se précipitant volontairement avec leur appareil sur les navires ennemis..
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