dimanche 14 juin 2015

4472 - "tout est aussi calme qu'un dimanche après-midi d'été"

... à mesure que le temps passe, la nervosité s’accroît sur les navires de la Force Z demeurés au large de Kuantan.

 "Plus nous restions là, et plus mon malaise allait grandissant", expliqua un marin du Prince of Wales. "Il n'y avait absolument rien, que ce soit à terre ou en mer, pour éveiller le moindre soupçon... si ce n'est justement ce simple fait. En dépit de fréquents changements de cap, nous nous sentions comme des canards posés sur l'eau en raison de notre vitesse réduite, et je me disais qu'après avoir déjà été repérés une première fois, nous aurions mieux fait de remettre directement le cap vers Singapour".

"Et nous restions là comme ça", renchérit un lieutenant du Repulse, "deux grands navires avec très peu d'escorte de surface et aucune couverture aérienne, dérivant mollement au large d'une côte vide, exécutant de banales manœuvres de temps de paix (...) des cibles idéales pour un sous-marin ou une attaque aérienne (...) Même pour des types comme moi, il semblait incroyable de naviguer avec autant de nonchalance en de pareilles circonstances".

Après une heure de vaines recherches le long de la plage, l'Express rallie enfin la flottille, mais son message "tout est aussi calme qu'un dimanche après-midi d'été" ne parvient pourtant pas à convaincre l'Amiral Phillips d'ordonner un retour immédiat à Singapour !

Il y a pourtant trois heures que la Force Z a été repérée, et suivie, par un mystérieux aéronef qui, s'il était japonais - ce qu'on a tout de même toutes les raisons de craindre - a forcément dû donner l'alerte, et Phillips, de son côté, ne peut ignorer le message d'avertissement, envoyé la veille par son propre chef d'État-major à Singapour, selon lequel les bombardiers japonais pourraient attaquer "moyennant cinq heures de préavis"...

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