Et le nouveau message reçu de Singapour à 21h45 est hélas peu éclairant à cet égard.
"L'ennemi continue apparemment de débarquer dans la région de Kota Bharu, qui pourrait donc s'avérer aussi intéressante [comme objectif] que Singora", souligne le radiogramme. "Mais d'un autre côté, les bombardiers ennemis dans le sud de l'Indochine sont en force et hors d'atteinte (1) Ils pourraient vous attaquer moyennant cinq heures de préavis, et tout dépend si vous avez été repéré ou non aujourd'hui.
(...) "Notre situation militaire à Kota Bharu apparaît difficile. L'aérodrome est aux mains de l'ennemi. Tous nos aérodromes du nord sont devenus intenables en raison des attaques aériennes ennemies. Le Commandement en chef considère la possibilité de concentrer tous nos moyens aériens pour la seule défense de Singapour. En raison de la faiblesse des reconnaissances aériennes, en partie causée par les dommages subis par nos aérodromes, il est extrêmement difficile de vous donner une idée plus claire de la situation"
Demeuré à Singapour, et sans nouvelle de la Force Z depuis son départ (2), le propre chef d'État-major de Phillips considère donc qu'une attaque contre les forces de débarquement japonaises, bien qu'assurément fort utile, n'en serait pas moins extrêmement périlleuse en raison de la suprématie aérienne japonaise.
Rien donc pour aider l'amiral britannique à prendre une décision.
Mais peu avant minuit, un autre message de Singapour vient bouleverser la donne...
(1) l'attaque espérée de ces aérodromes par des B-17 américains partis des Philippines n'a pu s'effectuer, et ne s'effectuera jamais, la plupart de ces appareils ayant déjà été détruits
(2) tenu au silence radio, le Prince of Wales n'a jusqu'ici répondu à aucun des messages qui lui ont été envoyés, en sorte que l'on ignore, à Singapour, sa position et ses intentions actuelles
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