Chez les Britanniques, où l'on était occupé à régler les derniers préparatifs pour le raid du lendemain, c'est évidemment la consternation !
"Nous nous tenions sur le pont supérieur et regardions cet hydravion japonais disparaître dans le crépuscule", dira un médecin du Prince of Wales. "Nos canons de 5.25 pouces le suivaient silencieusement, mais la distance était bien trop grande (1) et, hélas, nous ne disposions d'aucun chasseur. Nous imaginions l'excitation, les conjectures, et évidemment les préparatifs, que susciteraient les messages radio de ce japonais à sa base. Et nous maudissions le fait que seule la chance lui avait permis de nous apercevoir lors de ce clair et bref moment précédant l'obscurité"
Ceci dit, que faut-il faire à présent ?
A l'origine, l'Amiral Phillips avait prévu de se débarrasser de ses destroyers au cours de la nuit, de continuer avec les seuls Prince of Wales et Repulse jusqu'à Singora, d'y attaquer les forces de débarquement japonaises aux premières lueurs de l'aube, puis de retraiter à vitesse maximale vers Singapour (3)
Mais à présent que l'on se sait repéré, plus question d'espérer la moindre surprise pour le lendemain : les Japonais sont prévenus et ne vont pas manquer d'ordonner l'appareillage et la dispersion de leurs cargos (4), en sorte que l'on est condamné à ne frapper que le vide.
Phillips, pourtant, ne semble nullement troublé et, à 18h20, comme il l'avait prévu, se sépare du Tenedos, le plus vieux et le plus assoiffé de ses destroyers, lequel s'en retourne lentement vers Singapour, laissant le reste de la flotte poursuivre imperturbablement sur son cap...
Phillips, pourtant, ne semble nullement troublé et, à 18h20, comme il l'avait prévu, se sépare du Tenedos, le plus vieux et le plus assoiffé de ses destroyers, lequel s'en retourne lentement vers Singapour, laissant le reste de la flotte poursuivre imperturbablement sur son cap...
(1) en antiaérien, la portée maximale de ces pièces de 133mm est d'environ 11 000 mètres
(2) Mahoney, Middlebrook, op cit
(3) Phillips estimait que ses destroyers d'escorte, en plus de s'avérer bien plus vulnérables à une attaque aérienne que le Prince of Wales ou le Repulse, consommeraient tellement de mazout lors de cette retraite qu'ils tomberaient en panne sèche ou seraient contraints de ralentir bien avant d'arriver à Singapour
(4) en réalité cet ordre avait déjà donné deux heures plus tôt, à l'analyse du message envoyé par le sous-marin I-65
Aucun commentaire:
Publier un commentaire