En ce 20 mai 1941, cela fera bientôt deux ans que l’Europe est en guerre,… et deux ans que la Grande-Bretagne accumule les déconvenues et les défaites.
Grâce à son Aviation, elle est certes parvenue à empêcher un débarquement allemand sur ses côtes, mais le Danemark, la Norvège, la Hollande, la Belgique, la France et finalement la Grèce, sont tombées aux mains de ces derniers, qui vont bientôt s’emparer également de la Crète (1) et menacent plus que jamais Malte, l’Égypte, et les champs pétrolifères du Moyen-Orient.
Mais dans le domaine naval, ce qui retient l’attention de la Royal Navy en ce moment, c’est l’appareillage du Bismarck, un monstre de 50 000 tonnes, fruit de l’invraisemblable Pacte naval germano-britannique du 18 juin 1935 (2)
Et le Bismarck pose un problème particulier puisqu’il n’existe en vérité aucun navire britannique capable de le surclasser sur chacun des trois points essentiels que sont la vitesse, le blindage et la puissance de feu.
Les Nelson et Rodney disposent certes d’un blindage convenable et de plus gros canons (406mm) mais sont quasiment 10 noeuds plus lents que lui, et à vrai dire presque aussi lents que les Queen Elizabeth et Revenge datant de la 1ère G.M.; les nouveaux King George V, dont les deux premiers exemplaires viennent tout juste d’entrer en service, sont presque aussi rapides et protégés que le Bismarck, mais n’alignent que des pièces de 356mm "seulement"; quant aux Hood, Renown et Repulse, leur qualité de croiseurs de bataille, donc de navires faiblement blindés, les disqualifie d’emblée, même s’ils peuvent rivaliser avec le Bismarck sur le plan de la vitesse et (quoi que dans une moindre mesure) sur celui de l’armement…
(1) 01 juin 1941
(2) Saviez-vous que… 4258 à 4260
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