lundi 30 mars 2015

4406 - la prétendue "Malédiction du Bismarck"

"Vous serez les suivants !" aurait dit un des survivants du Bismarck aux marins du Dorsetshire occupés à le sortir de l’eau.

Et de fait, sans que l’on puisse pour autant parler d’une "malédiction du Bismarck", bon nombre de navires ayant participé à sa destruction allaient périr à leur tour au cours des mois suivants, à commencer par le plus gros et le plus moderne d’entre eux, le cuirassé Prince of Wales.

Héros malheureux - mais finalement fort chanceux ! - de la Bataille du Détroit du Danemark le 24 mai, le cuirassé convoya Winston Churchill jusqu’aux États-Unis en août pour la Conférence de l’Atlantique.

Après un bref séjour en Méditerranée, il mit ensuite le cap sur l’Extrême-Orient, et plus précisément sur Singapour, importante colonie britannique de plus en plus menacée par l’expansionnisme japonais.

Dans l’esprit de Churchill, et de la plupart des responsables britanniques, la présence de ce cuirassé moderne, mais aussi du croiseur de bataille Repulse et du tout nouveau porte-avions Indomitable, inciterait les Japonais à y regarder à deux fois avant de s’en prendre aux intérêts de la Grande-Bretagne dans la région.

Mais en décembre 1941, plus aucun cuirassé au monde n’était de taille à affronter la menace aérienne : surpris au large de Kuantan (Malaisie), le 10 décembre, le Prince of Wales et le Repulse furent envoyés par le fond en moins de deux heures par quelques dizaines de frêles avions-torpilleurs japonais qui, dans l’aventure, ne perdirent eux-même que trois appareils.

Pour la Grande-Bretagne, et pour la Royal Navy, cette perte fut au moins aussi douloureusement ressentie que celle du Hood...

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