vendredi 20 mars 2015

4396 - tout n'était que politique...

… si la première - et dernière - mission de guerre du Bismarck fut le résultat d’une volonté infiniment plus "politique" que militaire, la traque puis la destruction de ce même Bismarck revêtirent elles aussi, du côté britannique, une dimension essentiellement politique.

Pour Churchill, le Bismarck devait en effet être coulé "à n’importe quel prix" : pour venger la perte du Hood, bien sûr, mais aussi, et surtout, pour réaffirmer - en particulier vis-à-vis des États-Unis - la suprématie britannique dans l'Atlantique ainsi que la détermination inébranlable de la Grande-Bretagne à poursuivre la lutte contre l’Allemagne nazie.

On ne peut expliquer autrement la mobilisation sans précédent des moyens navals dont disposait la Royal Navy, ni a fortiori l’acharnement de cette même Royal Navy à poursuivre son matraquage bien après que le Bismarck ait été réduit à l’état d’épave incapable de causer le moindre mal à quiconque.

Et la Royal Navy n’était pas seule en cette affaire : sur le terrain d’Aviation de St-Eval (Cornouailles) une douzaine de bombardiers Wellington et Whitley, déjà chargés de bombes perforantes de 500 livres, avaient été tenus en réserve pour une attaque d’ultime recours, au cas où les cuirassés de l'amiral Tovey ne seraient pas parvenus à rattraper le cuirassé allemand.

Une attaque menée à la limite extrême du rayon d’action de ces appareils, et une véritable attaque-suicide qui, si elle avait dû être lancée, aurait d’ailleurs contraint ces derniers à se poser ensuite en mer, faute de carburant, entraînant la mort plus que probable de tous les équipages…

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