Le Bismarck, aussi puissant que cruellement démodé. (tableau de Michel Guyot) |
Non contente d’être menée pour de mauvaises raisons, cette opération était pour ainsi dire vouée à l’échec avant-même de débuter : le Bismarck était certes un navire puissant - probablement le plus puissant cuirassé européen jamais mis en service - mais il était seul face aux nombreux bâtiments que la Royal Navy n’allait pas manquer de lancer à sa poursuite.
Surtout, c’était un navire irrémédiablement condamné par l’Histoire et le progrès technique : condamné par l’essor de l’Aviation et l’avènement des porte-avions, bien sûr, mais aussi, de manière plus subtile, par la généralisation, sur les bâtiments britanniques, de radars de plus en plus performants et désormais capables de le pister à grande distance, même dans la nuit la plus noire ou le brouillard le plus épais.
Comme Lütjens le reconnut lui-même dans un de ses ultimes messages, "La possession par l’ennemi d’équipements radars ayant une portée efficace d’au moins 35 000 mètres nuit au plus haut point aux opération dans l’Atlantique".
Cet avertissement sera cependant sinon ignoré, du moins négligé, ce qui, le 26 décembre 1943, entraînera à nouveau la perte du Scharnhorst et de tout son équipage (1)…
(1) Saviez-vous que… Auf einem seemannsgrab da blühen keine rosen
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