dimanche 8 mars 2015

4384 - "s’ils veulent se rendre, c’est trop tard, arrêtez de m’ennuyer avec cela !"

… par le tribord, le bâbord, le devant ou l’arrière du Bismarck, le Rodney continue son impitoyable matraquage.

A si faible distance, et même sans jumelle, on peut voir des morceaux de métal, mais aussi de corps humains, projetés dans toutes les directions.

Un peu partout, des marins allemands sautent à l’eau pour échapper à ce qui est devenu un véritable enfer flottant, un enfer condamné à l'abîme mais qui, pourtant, refuse toujours de s’engloutir, forçant dès lors les Britanniques à poursuivre leur matraquage,… sans égard aux signaux - de reddition ? - qu’ils croient parfois distinguer au milieu des flammes et de la fumée.

Mais sur le Bismarck, y a-t-il encore quelqu’un qui soit en mesure - et surtout en position - de donner l’ordre d’amener la swastika qui trône toujours au sommet du mat central ?

Dans la direction de tir du Rodney, une vigie aperçoit en tout cas un marin allemand occupé à faire des signaux au moyen de fanions et, peu de temps après, une lampe Aldis se mettre à clignoter au milieu de la fournaise.

L’ennemi veut-il se rendre ? - l’officier de tir du Rodney, lui, s’en moque : "s’ils veulent se rendre, c’est trop tard, arrêtez de m’ennuyer avec cela !" (1) rétorque-t-il à la vigie qui, quelques secondes plus tard, voit le malheureux marin allemand projeté dans les airs par un obus de 406mm.

(1) Ballantyne, op. cit. Plusieurs signaux semblables furent également observés, et ignorés, par le croiseur Dorsetshire.

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