samedi 7 mars 2015

4383 - régler quelques comptes

… 09h40

A 09h40, touchée de plein fouet par un obus - probablement du Rodney - la muraille arrière de la tourelle Bruno - silencieuse depuis un quart d’heure - vole en éclats.

Mais si la tourelle prend feu, l’incendie ne se communique pourtant pas aux soutes à munitions, que les Allemands noient promptement, au grand déplaisir de leurs adversaires qui, malgré les centaines d’obus qu’il continuent de lui expédier, sont bien forcés de constater que le monstre refuse de sombrer.

Son artillerie principale muette, ses superstructures écrasées et noyées par la fumée des incendies qui le ravagent d’un bord à l’autre, le Bismarck n’est plus qu’une épave qui, pourtant refuse d’amener son pavillon et qui, malgré une gîte de plus de 20 degrés sur bâbord, continue même de progresser lentement dans la houle.

Les Britanniques s’acharnent : ce n’est plus un combat mais une exécution, pour ne pas dire un massacre, que l’on mène par pure vengeance et non plus pour une quelconque raison militaire.

Vers 09h45, les quelques enseignes polonais qui servent à bord du King George V disparaissent soudainement de leurs postes de combat respectifs.

On les cherche, et on finit par les retrouver dans les vestiaires, "occupés à aiguiser couteaux et baïonnettes, comme s’ils croyaient l’abordage imminent et espéraient ainsi avoir la chance de régler quelques comptes" (1)

(1) Ballantyne, op cit

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