"Messieurs les Anglais, tirez les premiers", et de fait, ce sont les 406mm du Rodney qui, à 08h47, ouvrent le bal, suivis, une minute plus tard, par les 356mm du King George V.
Encore une minute, et ce sont les 380mm du Bismarck qui donnent de la voix.
Sur le Cossack, qui comme tous les autres destroyers s’est prudemment mis à l’écart pour se contenter d’assurer une veille anti-sous-marine, un matelot remarque "une grosse explosion suivie quelques secondes plus tard par une immense gerbe d’eau près du Bismarck", signe que "les gros bras étaient arrivés et que la phase finale de la bataille avait commencé" (1)
A mesure que décroît la distance entre les protagonistes, l’artillerie secondaire des trois mastodontes entre à son tour en action : aux 8x380mm et 12x150mm du Bismarck répliquent les 9x406mm, 10x356mm, 12x150mm et 16x133mm des Rodney et King George V, auxquels se joignent, à partir de 08h54, les 8x203mm du Norfolk (2)
Sur le strict plan de la puissance de feu, et sans même parler de son incapacité à manœuvrer ou à progresser à plus de 10 nœuds, le Bismarck est irrémédiablement surclassé, pourtant, c’est lui qui, à 08h58, et à sa troisième salve, parvient le premier à encadrer son principal adversaire, en l’occurrence le Rodney, qui se retrouve criblé d’éclats par un obus tombé à une vingtaine de mètres sur son arrière…
(1) Ballantyne, op. cit.
(2) Pour des raisons de positionnement tantôt à l’avant, à l’arrière, à bâbord ou à tribord, ces pièces ne sont cependant pas capables de tirer toutes en même temps
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