jeudi 26 février 2015

4374 - "Nous nous battrons jusqu’au dernier obus ! Longue vie au Führer !"

"Nous nous battrons jusqu’au dernier obus ! Longue vie au Führer !" souligne Lütjens dans un message radio expédié à l’Amirauté dans la soirée.

Et c’est bien là tout le drame de la guerre sur mer contemporaine !

Naguère, du temps de Ruyter, de Tourville ou encore de Nelson, il était de coutume, entre nations civilisées, et face à un ennemi supérieur, de baisser ses couleurs et de livrer bâtiments et équipages après s'être honorablement battu.

Mais depuis la reddition complète de la petite escadre du contre-amiral Nikolai Nebogatov au lendemain de la Bataille de Tsushima (1), en mai 1905, on ne livre plus les navires de guerre : on les saborde ou, pire encore, on coule avec eux jusqu'au dernier homme, comme les Allemands l’ont d’ailleurs fait avec les Scharnhorst et Gneisenau lors de la guerre précédente,… et comme ils vont le faire avec le Bismarck, et le deuxième Scharnhorst (2), lors de celle-ci

Ni Lütjens, ni Lindemann, ni aucun des marins du Bismarck, ne sont des Nazis convaincus, mais si personne parmi eux n’espère sortir vainqueur du combat du lendemain, personne n’envisage pour autant de hisser un quelconque drapeau blanc et de se rendre aux Britanniques qui, tapis quelque part dans l’ombre, sont actuellement occupés à rassembler leurs forces en vue de l’hallali…

(1) le 28 mai 1905, Nebogatov, qui ne commandait plus qu’une poignée de bâtiments périmés ou trop éprouvés par les combats de la veille, livra sans combattre ce qui restait de la flotte impériale russe à l’amiral japonais Tōgō Heihachirō, ce qui lui valut d’être condamné à mort dès son retour en Russie. Ayant vu sa peine commuée à dix années d’emprisonnement, il fut libéré pour raisons de santé en 1909.
(2) Saviez-vous que… Auf einem seemannsgrab da blühen keine rosen

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