mardi 24 février 2015

4372 - friendly fire

… informé de ce revirement pour le moins inattendu, Tovey ordonne immédiatement au King George V et au Rodney de réduire la vitesse à moins de 20 nœuds, histoire d’économiser les quelques tonnes de mazout qui pourraient s’avérer décisives dans le combat du lendemain, attendu qu’il est désormais clair que le Bismarck a bel et bien été endommagé par les avions-torpilleurs, suffisamment en tout cas pour qu’il ne soit plus en mesure de manœuvrer.

L’amiral Sommerville ne demanderait pas mieux que de participer lui aussi à la lutte avec son vieux Renown, mais sa proposition est poliment rejetée : après ce qui est arrivé au Hood deux jours auparavant, Tovey n’a en effet aucune envie de jeter un autre croiseur de bataille sur la trajectoire du monstre allemand,… et d’autant moins que dans l’obscurité, le Renown risquerait d’être confondu avec le Bismarck !

Soucieux d’éviter tout "friendly fire", Tovey refuse d'ailleurs d’attaquer immédiatement ce dernier : contrairement au King George V, le Rodney ne dispose en effet d’aucun radar de tir, et ne peut donc compter que sur ses télémètres optiques, notoirement inférieurs à ceux de l’allemand.

Mais en privilégiant un engagement à l’aube, qui favorisera les pointeurs anglais, le commandant-en-chef de la Home Fleet court évidemment le risque de voir le Bismarck surmonter ses difficultés du moment, et remettre le cap vers les côtes françaises, ce pourquoi il importe de maintenir à tout prix le contact avec ce dernier, et même de le harceler toute la nuit, en lançant dans la mélée les quelques destroyers qu’on possède…

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