dimanche 15 février 2015

4363 - sus au monstre !

… 12h00.

Avec le Prince of Wales lui-même contraint de renoncer à la poursuite pour aller se ravitailler en Islande (1), les bâtiments britanniques sont donc trop lents, trop loin, ou tout simplement trop à court de mazout pour espérer rattraper le cuirassé allemand avant son arrivée dans un port français.

Et nul ne le sait sans doute mieux que Benjamin Martin, commandant du croiseur Dorsetshire qui, à 11h00, en apprenant la position du Bismarck, a décidé de sa propre initiative de quitter le convoi dont il assurait la protection pour courir lui aussi sus au monstre, à plus de 500 kms au nord.

A 29 noeuds dans une mer démontée, le malheureux Dorsetshire est littéralement en train de siphonner ses réservoirs, et sans la moindre garantie de parvenir au bout du compte à simplement apercevoir l’Allemand !

En quittant Chequers Court à midi pour rallier Londres et un cabinet de crise, Churchill a certes été soulagé d’apprendre que le Bismarck avait enfin été retrouvé après 31 heures de fiévreuses recherches, mais sa satisfaction a vite fait place à la morosité après la lecture des réserves de carburant des uns et des autres : à cette allure, tous les bâtiments engagés se retrouveront bientôt en panne sèche, donc à la merci du moindre U-boot en maraude !

Mais s’ils ralentissent pour économiser le mazout, ils n’ont aucune chance de réussir à coincer l’allemand…

(1) héros malheureux du 24 mai, les Prince of Wales et Suffolk, à court de mazout, ne participeront pas à la mise à mort du Bismarck.

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