A l’évidence, ce message en apparence anodin est plus un ordre qu’un question : à Londres, et surtout à Chequers Court, on semble estimer que le contre-amiral n’est pas assez "agressif" et n’en fait pas suffisamment pour venger la disparition du Hood.
En consultation avec le commandant du Prince of Wales, Wake-Walker, qui comme tout le monde tient à sa carrière, décide donc de se rapprocher du Bismarck et d'entamer avec un lui un bref combat avant de se retirer vers l’Est - autrement dit dans la direction de l’escadre principale de l’amiral Tovey - avec l’espoir que le Bismarck morde à l’hameçon et tombe ainsi dans le piège.
Mais comme le dit Bismarck vient juste de faire demi-tour afin de masquer la fuite du Prinz Eugen, c’est le malheureux Suffolk qui, sur le coup de 18h40, manque de peu de tomber sous les griffes du monstre surgi du brouillard, ses canons crachant le feu !
Zigzaguant follement entre les salves du Bismarck, ses machines donnant tout ce qu’elles peuvent, le pauvre croiseur britannique parvient cependant à échapper au désastre et à se placer sous la relative protection du Prince of Wales, lequel se met alors à échanger quelques salves sans résultat avec l’allemand, jusqu’à ce que ce dernier, qui a rempli sa mission de diversion, fasse une fois de plus demi-tour à 18h56.
Le Prinz Eugen a disparu
Les marins anglais ne le reverront plus avant neuf mois...
Aucun commentaire:
Publier un commentaire