samedi 31 janvier 2015

4348 - "On l’a eu ?"

… à Chequers Court, Churchill est tenu au courant des événement heure par heure.

A Harriman qui au petit-déjeuner lui demande des nouvelles de la bataille, le vieux lion britannique, plein d'amertume, est forcé de reconnaître que le Hood a été détruit mais, ajoute-t-il aussitôt, le Prince of Wales est toujours dans la course et le Bismarck a lui-même été touché.

Reparti se coucher peu après, Churchill est bientôt réveillé par son secrétaire. - "On l’a eu ?", lui demande-t-il plein d’espoir. - "Non, et le Prince of Wales a dû rompre le combat", rétorque  ce dernier, qui ne peut s’empêcher d’observer à quel point Churchill semble effondré par cette nouvelle.

Mais bien qu’effondré, Churchill demeure avant tout vindicatif : déjà, il songe à réclamer la tête du commandant du Prince of Wales à Dudley Pound, Premier Lord de la Mer, car pour lui, il est clair, et depuis longtemps, que la Royal Navy n’est pas assez agressive car trop soucieuse de la sécurité de ses navires !

A quelqu’un qui, le 22 mai, soit deux jours avant la destruction du Hood, lui faisait ainsi observer l’ampleur des pertes de la Royal Navy en Crète (1), n’a-t-il pas rétorqué que les bâtiments de guerre devaient tous être risqués pour le bien commun car après tout, "pourquoi croyez-vous qu’on les construit ?" (2)

(1) lors des opérations liées au soutien puis à l’évacuation de la Crète, la Royal Navy perdit quatre croiseurs et une demi-douzaine de destroyers, et dut également déplorer de sévères dommages à plus d’une dizaine d’autres bâtiments, dont les cuirassés Warspite et Barham et le porte-avions Formidable
(2) Ballantyne, op cit

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