vendredi 26 décembre 2014

4312 - l'émoi

… Scapa Flow, mercredi 21 mai 1941, 23h56

Laissons à présent le Bismarck et le Prinz Eugen voguer vers le Détroit du Danemark, et passons dans le camp britannique, où l’examen des photos ramenées par le Spitfire ayant survolé le Grimstadfjord a naturellement semé l’émoi : le monstre, accompagné d’un autre presque aussi gros, s’est donc décidé à sortir de sa tanière polonaise !

Mais si le Grimstadfjord ne constitue sans doute que son ultime escale avant qu’il ne tente de se frayer un passage dans l’Atlantique, quand va-t-il appareiller et, surtout, quelle route va-t-il emprunter ?

Quatre passages sont en effet possibles qui, à l’évidence, vont contraindre la Royal Navy à disperser le peu de moyens dont elle dispose.

Depuis Scapa Flow, les deux passages les plus proches, donc les plus dangereux pour le Bismarck et par conséquent les moins probables, se situent en Mer de Norvège, entre les îles Orcades et les îles Shetland, puis entre les Shetland et les îles Féroé.

Vient ensuite le passage entre les Féroé et l'Islande, et finalement celui entre l'Islande et le Groenland, à travers le Detroit du Danemark, que Lütjens avait d’ailleurs emprunté en janvier avec les Scharnhorst et Gneisenau, lors de l’Opération Berlin.

Si le Bismarck se décide lui aussi à passer par ce Détroit, il faut à l’évidence y expédier d’urgence la task force la plus rapide dont on dispose - soit celle de l’amiral Lancelot Holland, composée du vieux croiseur de bataille Hood (qui lève l’ancre à 23h56) et du tout nouveau cuirassé Prince of Wales - puis attendre que les sentinelles postées en permanence dans le Détroit y confirment - ou non -  l’arrivée du monstre…

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