mardi 16 décembre 2014

4302 - la menace

… au final, et bien que prévue comme une deuxième Opération Berlin largement majorée, Rheinübung ne va donc elle aussi mettre en œuvre que deux bâtiments, dont l’un est certes le plus puissant cuirassé d’Europe, mais dont l’autre n’est en définitive rien de plus qu’un grand croiseur lourd !

Et il faut sans conteste beaucoup d’optimisme, pour ne pas dire d’aveuglement, pour s’imaginer que ces deux navires pourront à eux seuls se jouer de tous ceux que la Royal Navy parviendra à rassembler et à lancer contre eux !

Dit autrement, le risque de fiasco, et même de désastre, est considérable, et difficilement compréhensible venant d’une Kriegsmarine qui, comme nous l’avons vu, est déjà cruellement à court de moyens.

A l’évidence, le but premier de Rheinübung est donc bien plus politique que militaire : à l’aube de l’invasion de l’URSS, il s’agit de convaincre Hitler de maintenir son soutien à une flotte de surface à laquelle il croit moins que jamais.

A l’amiral Lütjens qui, au retour de l’Opération Berlin, lui en vantait les résultats ainsi que sa profonde conviction de faire encore mieux avec le Bismarck "qu’aucun cuirassé anglais ne pouvait espérer vaincre" (sic), le Führer, nullement impressionné, s’est au contraire empressé de lui faire remarquer le danger représenté par les porte-avions britanniques et leurs avions-torpilleurs qui, quelques mois plus tôt, à Tarente, ont réussi à mettre le corps de bataille italien hors de combat.

Et Lütjens n’a hélas eu d’autre choix que d’admettre que ceux-ci constituaient effectivement une "menace"…

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