dimanche 14 décembre 2014

4300 - une raison avant tout politique

… mais en plus d’être lourdement engagée en Méditerranée, la Royal Navy doit également déployer d’importants moyens en Extrême-Orient, où l’expansion japonaise se fait de plus en plus inquiétante (1), en sorte qu’il ne lui reste plus grand-chose pour protéger les convois dans l’Atlantique.

A cette logique militaire s’ajoute cependant des considérations que l’on pourrait qualifier de "politiques".

Raeder est en effet parfaitement au courant du fait qu’Hitler se propose d’envahir l’URSS - le "grand-oeuvre" de sa vie - au début du printemps (2)

Si la Kriegsmarine ne jouera bien évidemment aucun rôle dans cette immense offensive purement terrestre, Raeder tient cependant à éviter une réédition du "cas polonais", lorsque le Führer, dès les premiers jours de l’invasion de la Pologne, avait décrété l’arrêt immédiat de toutes les nouvelles constructions de grands navires de guerre.

Dans ce contexte, la meilleure manière d’éviter de nouvelles coupures dans les budgets et les moyens consacrés à la flotte de surface est encore de se présenter avec l’équivalent d’un "beau bulletin de notes" AVANT l’invasion de l’URSS, d’où la nécessité pour les grands navires de se relancer de toute urgence dans la Bataille de l’Atlantique,... et de faire fi des objections de l’amiral Lütjens qui réclame un report de Rheinübung jusqu’en juillet, afin de pouvoir également disposer du cuirassé Tirpitz

Prévue comme sortie massive, Rheinübung se voit donc privée avant-même son lancement d’un de ses principaux atouts.

Et ce n’est pas fini…

(1) à l’automne 1940, profitant de la Chute de la France, les Japonais avaient commencé à installer des bases militaires en Indochine
(2) prévue pour le 15 mai, l’Invasion de l’URSS (Opération Barbarossa) dut être repoussée au 22 juin en raison du mauvais temps mais aussi de la nécessité d’intervenir préalablement en Grèce afin de soutenir l’armée italienne menacée de déroute.

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