lundi 10 novembre 2014

4266 - l'hypothèque fatale

… considérée sous le seul angle de la froide rationalité, l'analyse hitlérienne ne manque pas de logique, mais elle n'en jette pas moins la consternation parmi les invités présents qui, en arrivant à la Chancellerie du Reich, ne s'attendaient nullement à pareille issue !

Les objections les plus sérieuses émanent du trio Neurath/Blomberg/Fritsch, respectivement Ministre des Affaires étrangères, Ministre de la Guerre et commandant-en-chef de l’Armée de Terre, trois hommes qu’Hitler, qui n’aime pas qu’on le contredise, va pousser vers la sortie et remplacer dans les semaines suivantes lors de ce que l’on appellera "L'Affaire Blomberg/Fritsch" (1)

A vrai dire, le grand amiral Raeder n’est pas plus enthousiaste qu’eux à l’idée de partir en guerre aussi rapidement, c-à-d en pratique à se retrouver dans un nouveau conflit avec la France et la Grande-Bretagne, deux pays dont il est convaincu - n’en déplaisent aux assurances du Führer - qu’ils ne manqueront pas de se porter à la rescousse de leurs alliés tchèques ou polonais.

Mais du moins le grand-amiral a-t-il la sagesse de ne pas exprimer trop ouvertement ses opinions,… ce qui va ainsi lui permettre de conserver son poste jusqu’en janvier 1943 (2)

Reste que s’il n’est pas menacé pour l’heure, son énorme programme de reconstruction navale est désormais gravement hypothéqué, et même condamné à passer bientôt à la trappe…

(1) Saviez-vous que… 4002-4014
(2) le 14 janvier 1943, suite au fiasco de la Bataille de la Mer de Barents démissionna de son poste et fut remplacé par Karl Doenitz - à ce sujet : Saviez-vous que… le Crépuscule de la Kriegsmarine

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