mardi 4 novembre 2014

4260 - à quoi bon se priver...

… Brest, 22 octobre 1935

Dans les mois et les années à venir, beaucoup d’observateurs - à commencer par les français - considéreront le Pacte naval anglo-allemand comme une capitulation supplémentaire face à Hitler, voire comme une trahison.

A Londres, en revanche, on considère - à tort comme l’Histoire le démontrera - que ce pacte apaisera Hitler et ses revendications finalement légitimes, mais aussi - et cette fois à raison - qu’il faudra de toute manière de nombreuses années avant que l’Allemagne puisse seulement approcher le quota de "35%" qui lui a été consenti (1)

Reste que dans l’immédiat, cet accord offre à l’Allemagne la possibilité, à présent légale, de construire ce que bon lui semble
Et elle va d’autant moins s’en priver que les Français - toujours eux ! - réagissant à la mise en chantier des Scharnhorst et Gneisenau, mais aussi à l’accord anglo-allemand, ont décidé de construire quatre cuirassés de 35 000 tonnes dotés de huit canons de 380mm, dont le premier, le Richelieu, est mis sur cales à Brest le 22 octobre 1935 (2)

Les ingénieurs et architectes allemands, qui planchaient jusque-là sur des 35 000 tonnes dotés de pièces de 330mm, n’ont maintenant plus d’autre choix que de revoir leur copie, en y incorporant eux aussi des pièces de 380mm qui, on s’en doute, vont autant alourdir le poids que la facture de l’ensemble…

(1) de fait, ce quota ne sera jamais atteint, l’Allemagne ayant, dès septembre 1939, renoncé à développer sa flotte de surface.
(2) de ces quatre navires, seuls les Richelieu et Jean Bart seront achevés et mis en service, le second seulement dans l’après-guerre

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