lundi 27 octobre 2014

4252 - les choses de la mer

Hitler ne comprend rien aux "choses de la Mer", ni aux problèmes de la Guerre sur Mer, et il ne s’y intéresse d’ailleurs nullement : c’est un ancien caporal d’Infanterie, qui ne connaît d’autre réalité que celle, basique - tuer ou être tué - des tranchées, qu’il a longuement fréquentées lors du conflit précédent.

Contrairement à Guillaume II, et à Tirpitz, Hitler ne saurait d’autre part envisager d’attendre une génération entière avant de disposer d’une Marine capable de rivaliser avec la Royal Navy britannique : c’est un homme pressé, constamment hanté par la crainte de mourir avant d’avoir vu la réalisation de son "grand dessein", soit la conquête d’un lebensraum, d’un "espace vital" à l’Est, qui rendrait l’Allemagne auto-suffisante et dont il rêve depuis qu’il a écrit Mein Kampf, au milieu des années 1920.

Dans ce contexte, et sans plus la moindre colonie à défendre ou à conquérir outre-mer, une flotte de surface reconstituée ne serait de toute façon d’aucune utilité, et même totalement contre-productive puisqu’elle accaparerait nombre de ressources matérielles et humaines indispensables aux divisions d’Infanterie.

Le Führer, de surcroît, se méfie des marins : il ne leur a jamais pardonné les mutineries d’octobre 1918, qui ont précipité la Révolution, l’Armistice du 11 novembre et, in fine, l"infâme diktat" de Versailles.

Et les marins, du reste, lui rendent bien son sentiment : des trois Armes, la Marine est assurément la moins "nazifiée", et le demeurera jusqu’à la fin…

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