samedi 11 octobre 2014

4236 - un coût humain exorbitant

… commandité et organisé depuis Londres, par des Britanniques et des Tchèques exilés, et imposé à la Résistance tchèque - qui n’en voulait pas et fit même tout pour l’empêcher ! - l’assassinat d’Heydrich ne changea rien au cours ni à l’issue de la guerre.

En Bohème-Moravie, cet assassinat provoqua en revanche la quasi-disparition de toute résistance organisée, ainsi qu’une véritable orgie de représailles, qui avaient certes été prévues - et souhaitées ! - dans le cadre de ces mêmes "considérations politiques", mais dont l’ampleur dépassa de loin toutes les prédictions.

Pour justifier ce coût humain exorbitant, on affirma - mais seulement a posteriori - que le dit attentat épargna au moins aux populations d’Europe de l’Ouest de connaître un sort semblable à celui de leurs homologues de l’Est.

Outre le fait que personne n’avait évidemment interrogé les Tchèques sur leur réelle envie de mourir pour que vivent les Français, les Belges ou les Danois (!), rien ne prouve cependant qu’Hitler, qui se devait de ménager la Wehrmacht et nourrissait, tout comme l’immense majorité des Allemands, davantage d’estime pour les peuples de l’Ouest, rien ne prouve qu’Hitler aurait finalement accepté la requête d’Heydrich de voir le RSHA y supplanter la Wehrmacht, et implanter une administration non plus de "supervision", mais bien de "gouvernance".

 On ne peut d'ailleurs s'empêcher de constater qu'après la mort d'Heydrich, ni son supérieur, Heinrich Himmler, ni son successeur à la tête du RSHA, Ernst Kaltenbrunner, ne remirent l'expansion à l'Ouest à l'ordre du jour des concessions à arracher au Führer...

... ni de remarquer qu'après la mort d'Heydrich, ni la Grande-Bretagne ni aucune autre nation alliée n'envisagea à nouveau d'assassiner un dignitaire nazi de premier plan...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Il existe , dans une certaine mesure un point de comparaison:
l'attentat en France qui visa un obscur aspirant de marine (Alfons Moser)qui fut exécuté par Pierre Georges (le futur Colonel Fabien, Résistant communiste en France en Août 1941, à la station de métro Barbès.
Cet attentat venait en réponse à l'exécution par le Allemands de deux résistants de la mouvance communiste, mais en donnant le feu vert à cette action , les dirigeants de la Résistance communiste en France savaient très bien qu'ils enclencheraient un cycle de répression (qui ne manqua pas d'arriver, sous la forme de la sinistre "section spéciale où des magistrats français se déshonorèrent dans un simulacre de procès avec exécution de résistants).

Le but était bien entendu d'ouvrir les yeux des français sur la vraie nature d'occupants que certains considéraient comme "corrects", payant leurs notes au bar , au restaurant et dans les magasins et enrichissant les commerçants "collabos".

Les autorités allemandes avaient pris leurs dispositions pour fusiller 100 otages mais Von Stulpnagel , gouverneur allemand de Paris y mit le holà sachant très bien que ce serait tomber dans le piège et enclencher une spirale de représailles ...Il se "contenta"d'actions policières atroces mais soigneusement ciblées (exécution de Lucien Sampaix ou d'Honoré d'Estienne d'Orves) perpetrées avec la complicité des innomables supplétifs français de la Gestapo (le gang Bonny Lafont).

Comparativement à l'affaire Heydrich il y a une différence de degré (Un haut dignitaire du régime Nazi comparé à un obscur sous -fifre de l'Etat Major de Doenitz, ce qui se retrouve dans le niveau de répression ) mais la méthode est la même, le but étant une prise de conscience des peuples occupés.

L'exécution ciblée ciblé était, dans un cas comme dans l'autre une arme utilisable et qui fut utilisée....le point de savoir si cette arme était moralement justifiable...est une affaire de moralistes , reste cependant que cette arme eut une certaine efficacité.