vendredi 10 octobre 2014

4235 - comme un malaise...

… Heydrich était un général de la SS, le grand patron du RSHA - c-à-d de toutes les forces de police et de sécurité de l’Allemagne nazie, le Reichsprotektor de facto d’un État fantoche - la Bohème-Moravie - envahi et occupé par le Reich dès 1938, le maître d’œuvre de la "Solution finale à la question juive", et un homme qui, après avoir déjà fait arrêter, déporter, et assassiner des centaines de milliers de personnes à l’Est, avait bien l’intention d’en faire de même à l’Ouest, une fois qu’il serait parvenu à y supplanter la Wehrmacht.

Pour toutes ces raisons, Heydrich méritait cent fois la mort mais le malaise - et il est de taille ! - c’est qu’il ne fut assassiné pour aucune d’entre elles, mais uniquement pour des "considérations politiques" !

Il fut assassiné parce que le gouvernement tchèque en exil devait impérativement démontrer à ses alliés des autres nations que la petite Tchécoslovaquie faisait bel et bien sa "juste part" dans la lutte contre le nazisme.

Il fut assassiné parce que le gouvernement britannique, dans la perspective d’une Europe d’après-guerre, devait quant à lui prouver aux Tchèques que l’Angleterre - qui les avait pourtant trahi et abandonné en 1938, au moment des Accords de Munich - se tenait à leurs côtés, et que l’URSS de Joseph Staline n’était pas leur seul espoir de libération.

Et il fut assassiné parce que le SOE britannique avait quant à lui besoin d’une réussite spectaculaire pour faire taire les critiques - et en particulier celles émanant de son rival MI-6 - et justifier ainsi la poursuite de ses activités…

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