jeudi 18 septembre 2014

4213 - Heydrichiáda

... au vu de pareils chiffres, on peut légitimement se demander si l'attentat contre Heydrich était bel et bien justifié.

Le Reichsprotektor et grand patron du RSHA méritait certes cent fois la mort, mais parce qu'il ne correspondait qu'à des "considérations politiques", et non pas militaires, son assassinat ne hâtera pas la fin de la guerre d'une seule journée, ni ne modifiera en quoi que ce soit la politique de "germanisation" déjà menée par Heydrich, et qui sera  poursuivie à l'identique par ses successeurs Kurt Daluege et Wilhelm Frick

Après un bref intermède durant lequel le RSHA sera dirigé par Himmler lui-même, cette institution, créée par et pour Heydrich, passera aux mains de l'Autrichien Ernst Kaltenbrunner - qu'Heydrich avait rencontré à Vienne le jour-même de l'Anschluss, et continuera, avec encore davantage de férocité, à répandre la terreur dans toute l'Europe, donnant ainsi tristement raison à Hitler qui, au lendemain-même de l'attentat, avait déclaré que tout assassinat d'un haut responsable allemand se traduirait non seulement par de sanglantes représailles, mais aussi par la nomination immédiate de quelqu'un de pire encore.

En Bohème-Moravie, les citoyens ordinaires, qui bien que détestant Heydrich avaient fini par le supporter, qualifieront même d'"Heydrichiáda" - ce qui se passe de toute traduction - la période qui suivra son assassinat.

Quant au sort des Juifs - préoccupation principale d'Heydrich depuis le milieu des années 1930 - le moins qu'on puisse en dire est qu'il ne bénéficiera d'aucune amélioration, des hommes comme Adolf Eichmann, pour ne parler que de lui, mettant même encore davantage de zèle à remplir les trains de déportation et les camps d'extermination...

Aucun commentaire: