dimanche 7 septembre 2014

4202 - l'attente du pire

… en exil à Londres, contrairement à tous ses concitoyens demeurés au pays, le Président Beneš peut, il est vrai, raisonner "d’un point de vue politique", et envisager l’Avenir avec le calme et le détachement que confèrent à la fois la distance et aussi la garantie de ne jamais voir des agents de la Gestapo venir fracasser sa porte d’entrée et le traîner en pleine nuit dans une des salles de tortures installées dans les sous-sols du Palais Peček.

En Bohème-Moravie, et pour les Tchèques ordinaires, la réalité est hélas fort différente !

A Prague, où la nouvelle de la destruction totale de Lidice - abondamment décrite par les Allemands eux-mêmes ! - a plongé la population dans une terreur sans nom, la rumeur prétend que si les coupables de l’assassinat d’Heydrich ne sont pas livrés avant le 18 juin, le Reich n’hésitera pas à exécuter un habitant sur dix !

Même celui qui n’a jamais entendu parler de la Résistance, et qui n’a pas la plus petite action séditieuse à se reprocher, même celui-là tremble à présent pour sa vie et celle de ses proches, attendu qu’il suffirait d’une seule dénonciation d’un voisin malveillant pour qu’il se retrouve avec toute sa famille au Palais Peček et, plus tard, dans un camp de concentration ou au cimetière !

Pour l’heure, Kubiš et Gabčík demeurent introuvables, mais ce n’est plus qu’une question de jours, et peut-être même d’heures, avant que quelqu’un, terrorisé par les menaces allemandes ou alors appâté par l’énorme récompense promise par ceux-ci, ne se décide à parler…

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