mercredi 3 septembre 2014

4198 - il ne suffit pas d'être innocent

… comme oublié à une vingtaine de kms de Prague, le petit village de Lidice a longtemps échappé aux horreurs de la guerre,… à la plus grande satisfaction de ses quelques 500 habitants.

Mais à l’automne de 1941, suite aux révélations d’un parachutiste tchèque capturé, la Gestapo a commencé à s’intéresser à deux anciens habitants du village, Josef Horàk et Josef Stříbrný, qui, à l’instar de Kubiš et Gabčík, ont fui le pays en 1939 pour rejoindre la Brigade tchèque en exil à Londres.

Discrètement placé sous surveillance, Lidice est revenu au premier plan peu après l’attentat contre Heydrich, lorsque la Gestapo a subitement mis la main sur une lettre expédiée par un habitant du village, Václav Ríha, à sa jeune maîtresse, Anna Maruščáková, dans laquelle il lui annonce son intention de "disparaître pour quelque temps".

Dans le climat de suspicion et d’hystérie du moment, il n’en faut pas plus convaincre Böhme et ses hommes que Ríha entretient des contacts avec Horàk ou Stříbrný, et que c’est probablement pour leur venir en aide qu’il doit ainsi "disparaître".

Ríha et Maruščáková n’ont aucun lien avec les intéressés, ni même avec la Résistance tchèque, donc rien à avouer si ce n'est un amour adultérin, mais leur innocence ne les empêche hélas pas de se faire aussitôt arrêter et traîner manu militari dans les salles d’interrogatoire du Palais Peček, ni de se voir ensuite expédiés au camp de concentration de Mauthausen, où ils seront exécutés en octobre 1942…

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