jeudi 21 août 2014

4185 - la machine à rumeurs

... officiellement, et même si d'aucuns y voient plutôt la marque d'une embolie pulmonaireReinhard Heydrich est donc mort à 38 ans d'une septicémie causée par des fragments de crins de cheval projetés dans son corps en même temps que des éclats de grenade.

Mais comme toujours lorsqu'il s'agit de la disparition d'un personnage "hors norme", celle d'Heydrich paraît trop "naturelle" aux yeux de certains qui, dans les années à venir, vont créer puis alimenter diverses "théories du complot"

Une des plus connues attribue ainsi le décès du Reichsprotektor à des toxines botuliques contenues dans la grenade anti-tank modifiée - une type 73 britannique (1) - utilisée par Jan Kubiš.

L'empoisonnement au botulisme - un poison lent et difficile à déceler - pourrait sans conteste expliquer la mort d'Heydrich... n'était le fait que plusieurs passants, et Kubiš lui-même, ont également été touchés par des éclats de la même grenade sans développer le moindre symptôme d'empoisonnement, en sorte que cette théorie de la "grenade bactériologique" apparaît fort peu crédible.

Une autre théorie accrédite tout simplement le décès à un "empoisonnement post-attentat", c-à-d à l'action délibérée d'un médecin ou d'un infirmier SS agissant sur ordres d'un ennemi ou d'un rival d'Heydrich (2), lesquels - faut-il le souligner - étaient particulièrement nombreux !

Mais comme dans le cas de la "grenade bactériologique", aucune preuve formelle n'est jusqu'ici venue appuyer pareille hypothèse...

(1) elle aussi conçue dans l'urgence après la retraite de Dunkerque, la type 73 était un cylindre d'une trentaine de centimètres de long, ressemblant à s'y méprendre à une bouteille thermos. Celle utilisée par Kubiš avait été raccourcie de plusieurs centimètres afin d'être plus maniable et facile à dissimuler
(2) dans "Prague fatale", le romancier Philip Kerr évoque ainsi Himmler lui-même qui, craignant l’ascension de plus en plus irrésistible de son jeune subordonné, aurait décidé sa mort

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