lundi 4 août 2014

4168 - "derrière chaque personne politiquement active, on trouve en permanence un agent de la Gestapo"

... lentement mais sûrement, l'Opération Anthropoïd commence donc à porter fruits.

On ne peut hélas en dire autant de "Silver A" et "Silver B", lancées quelques minutes après Anthropoïd, et visant - comme nous l'avons vu - à restaurer les communications entre Prague et Londres.

L'un après l'autre, les parachutistes tchèques sont en effet capturés par les hommes de la Gestapo ou, une fois formellement identifiés par ceux-ci, se constituent eux-mêmes prisonniers afin d'épargner l'arrestation et la torture à leurs proches.

Au final, un seul d'entre eux, Alfréd Bartoš, parvient - provisoirement (1) - à rétablir le contact entre le gouvernement tchèque en exil et le commandement local de l'UVOD qui, rappelons-le, ignore toujours - à l'instar de Bartoš lui-même - la véritable mission de Kubiš et Gabčík !

Dans ses quelques rapports expédiés à Londres, Bartoš confirme en tout cas que la résistance dans le Protectorat est devenue "exceptionnellement difficile" attendu que "derrière chaque personne politiquement active, on trouve en permanence un agent de la Gestapo" (2)

Aussi déprimants soient-ils, les dits rapports ne changent pourtant rien à la volonté d'Edvard Beneš et de František Moravec de poursuivre dans la même voie,... en continuant à expédier en Bohème-Moravie des missions qu'ils savent par avance vouées à l'échec !

(1) traqué par la Gestapo, Alfréd Bartoš se suicidera dans une ruelle de Parduvice le 21 juin 1942
(2) Gerwarth, op cit, page, 8

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