dimanche 3 août 2014

4167 - une si longue attente...

... Prague, janvier 1942

Rendus à Prague, Kubiš et Gabčík vont maintenant passer plusieurs mois de cache en cache, à étudier les allées et venues d'Heydrich, à réfléchir au meilleur moyen de l'assassiner mais aussi, il faut bien le dire,... à tuer le temps comme ils le peuvent, en se promenant ici et là et en multipliant les aventures sentimentales au mépris des règles les plus élémentaires du secret et de la sécurité.

Kubiš et Gabčík sont jeunes, sous la menace constante d'une dénonciation ou d'une arrestation, et la chair, dit-on, est faible, surtout dans la grisaille de cette guerre qui s'éternise, mais cette insouciance se payera terriblement cher, plus tard, lorsque les agents de la Gestapo, après les inévitables tâtonnements initiaux, se mettront à ramasser pour ainsi dire à la pelle les indices négligeamment abandonnés, tels autant de cailloux blancs, par les deux hommes, et arrêteront ainsi tous ceux, hommes et femmes, qui auront un jour croisé leur chemin. ..

Dans l'immédiat du moins, les recherches de Kubiš et Gabčík leur permettent d'identifier, début février, un endroit en principe idéal pour leur attentat : entre son manoir de Panenské Brezany et son bureau du Château de Prague, la route quotidiennement empruntée par le Reichsprotektor traverse en effet les faubourgs de la capitale, et en particulier une courbe en épingle à cheveux, où sa Mercedes décapotable est contrainte de ralentir fortement, ce qui devrait leur permettre de s'en approcher tranquillement à pieds puis d'ouvrir le feu à bout portant. 

Mieux encore : la dite courbe est située à proximité immédiate d'un arrêt de tram, endroit en tout point idéal pour attendre et observer le traffic sans éveiller la suspicion...

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