jeudi 31 juillet 2014

4164 - le recrutement

... la décision d'assassiner Heydrich entérinée, et l'indispensable couverture définie, reste évidemment l'essentiel : recruter et entraîner les tueurs "locaux", puis les acheminer jusqu'à Prague, en pleine guerre, et au beau milieu du territoire ennemi !

Heureusement, dans ce domaine-là aussi, la Grande-Bretagne dispose d'un sérieux atout, puisqu'en plus d’accueillir nombre de gouvernements en exil, elle héberge également des dizaines de milliers de militaires et de volontaires issus de tous les pays envahis puis annexés par le Reich.

Jozef Gabčík est de ceux-là. Né le 8 avril 1912 à Palosnya (Slovaquie), Gabčík est un ancien forgeron et ouvrier d'usine qui, après l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes allemandes, a fui son pays pour la Pologne d'abord, pour la France ensuite. Engagé volontaire dans la Légion étrangère, il a combattu lors de la Campagne de France avant de rejoindre le 1er bataillon de la 1ère brigade tchécoslovaque (1) en exil en Grande-Bretagne, où il a reçu une  formation de parachutiste.

Né le 24 juin 1913 à Dolní Vilémovice (Moravie), Jan Kubiš a connu un parcours fort semblable : modeste sergent dans la petite armée tchécoslovaque, et démobilisé en octobre 1938 après l'invasion allemande, il est brièvement retourné à la vie civile comme briquetier, puis s'est enfui en Pologne en juin 1939, avant de s'engager lui aussi dans la Légion étrangère et de combattre en France. Exilé en Grande-Bretagne, il est rapidement devenu le meilleur ami de Gabčík, et s'est lui aussi engagé dans les parachutistes.

Le 2 octobre 1941, c'est pourtant un troisième homme, Karel Svoboda, qui est choisi pour accompagner Gabčík en Bohème-Moravie et y assassiner Heydrich. 

Mais Svoboda se blesse à la tête lors d'un entraînement, ce qui force dès lors le SOE à reporter son choix sur Kubiš... et à retarder l'opération de plusieurs semaines.

(1) cette brigade compte alors quelque 3 000 hommes

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