jeudi 24 juillet 2014

4157 - "faire quelque chose"... mais quoi ?

... Londres, septembre 1941

Depuis le rembarquement de son corps expéditionnaire à Dunkerque, il y a plus d'un an, la Grande-Bretagne s'efforce désespérément, mais toujours en vain, de reprendre l'initiative en Europe.

La Bataille d'Angleterre s'est certes terminée par une victoire britannique, mais celle-ci, menée exclusivement dans le Ciel, n'a rien changé à la situation sur le Continent, où Hitler continue de régner en maître absolu.

Si chacun à Londres convient de l'absolue nécessité de "faire quelque chose" en Europe - ne serait-ce que pour encourager l'URSS et la dissuader de signer une paix séparée avec l'Allemagne ! - reste à savoir quoi et surtout avec quels moyens...

Puissance maritime-par-excellence, la Grande-Bretagne ne dispose pas d'une Infanterie capable de rivaliser, numériquement comme qualitativement, avec la Wehrmacht (1),... et d'autant moins que, lors de sa retraite de 1940, celle-ci a dû abandonner en France la plus grande partie de ses blindés, de son artillerie et de son charroi (2)

La nouvelle arme aérienne promet certes beaucoup mais elle n'a jusqu'ici brillé que dans un rôle défensif et limité au seul territoire national, toutes les tentatives de bombardement sur l'Allemagne s'étant en effet soldées par de coûteux et sanglants échecs.

L'entrée en service des nouveaux bombardiers quadrimoteurs devrait - en principe - améliorer la situation mais, en dépit de toutes les belles assurances des responsables du Bomber Command, beaucoup doutent cependant - et à raison comme l'Histoire va le démontrer - que l'Aviation soit vraiment en mesure de gagner la guerre...

(1) A l'été 1940, et à ses généraux qui, désespérés, lui demandaient avec quoi ils pourraient bien repousser les armées d'Hitler si celles-ci venaient à débarquer, Winston Churchill avait d'ailleurs parlé de "bouteilles de bière", une boutade qui trahissait autant la détermination de son auteur que l'impuissance de la Grande-Bretagne face à une telle perspective
(2) les débarquements sur les côtes d'Italie (en 1943), puis de France (en 1944) ne furent d'ailleurs possibles que grâce à l'aide matérielle massive des États-Unis

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