mercredi 23 juillet 2014

4156 - un si joli mois de mai...

... et c'est bien dans le cadre de ce changement de cap que le 5 mai 1942, Heydrich quitte Prague pour Paris afin d'y rencontrer le responsable SS nommé par Hitler, lequel n'est autre qu'un de ses anciens collaborateurs du SD, Carl Albrecht Oberg, que les Français appelleront bientôt "le boucher de Paris" (1)

Le lendemain, le grand patron du RSHA fait part de ses réflexions sur la manière de combattre la Résistance à un parterre d'officiers allemands réunis dans les salons de l'Hôtel Majestic, avant de se livrer, dans la soirée, à quelques confidences sur le traitement de la "Question juive", soulignant qu'à "son grand regret", l'usage des camions à gaz s'est finalement avéré "techniquement insuffisant" en regard de l'objectif à atteindre, mais que des solutions "plus abouties et numériquement plus productives" (2) ont dores et déjà été développées...

Il faut dire que de son côté, le toujours aussi infatigable Adolf Eichmann a commencé à "évacuer" les premiers Juifs de France vers Auschwitz...

De retour à Prague, Heydrich promet à Martin Bormann de bientôt soumettre au Führer un dossier complet sur la réorganisation des forces de police en Bohème-Moravie et sur la manière de l'appliquer en Europe de l'Ouest, tant il est convaincu que la Résistance à l'Est comme à l'Ouest constitue un problème global qui ne peut être résolu que par une approche uniforme et centralisée.

Quelques jours plus tard, il reçoit l'ordre de se présenter à Rastenburg pour sa rencontre avec Hitler.

Au matin du 27 mai, dans sa Mercedes découverte, et sans aucune protection de police, le Reichsprotektor et grand patron du RSHA quitte donc son manoir de Panenské Brezany à destination du Château de Prague puis de l'aéroport de Ruzyne

Il n'y arrivera jamais...

(1) condamné à mort pour crimes de guerre en 1946, puis à nouveau en 1954, et emprisonné à Mulhouse, Carl Albrecht Oberg sera néanmoins libéré en 1962 dans le cadre du rapprochement franco-allemand, et décédera en 1965
(2) Gerwarth, op cit, page 274

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