mardi 22 juillet 2014

4155 - la renégociation des Dix Commandements

... pour Heydrich, la montée en puissance de la Résistance représente autant une épine dans le pied qu'une formidable opportunité d'étendre encore son pouvoir personnel, en particulier en France, où les relations entre la SS et la Wehrmacht, et entre le SD et l'Abwehr, n'ont cessé de se détériorer depuis cette nuit du 2 au 3 octobre 1941, lorsque des agents du SD ont lancé des bombes contre une demi-douzaine de synagogues parisiennes,... à la grande fureur du général Otto von Stülpnagel, chef des forces d'occupation allemandes en France et gouverneur militaire de Paris (1), qu'Heydrich juge trop accommodant avec les Français, et surtout trop peu enthousiaste dans l'implantation des politiques anti-juives en zone occupée...

Dans le même temps, Heydrich n'a cessé de revenir à la charge contre Wilhem Canaris, le mentor de ses jeunes années dans la Reichsmarine et actuel patron de l'Abwehr.

Pour Heydrich, les nouvelles réalités de la guerre impliquent en effet de renégocier de fond en comble, et évidemment à son avantage, les fameux "Dix Commandements" qui, depuis 1935, régissent les rapports entre le SD et l'Abwehr.

Après plusieurs réunions et quelques échanges plus ou moins acrimonieux, un accord entre les deux hommes, largement favorable à Heydrich, est finalement trouvé en mars 1942 et entériné - tout un symbole - au Château de Prague le 18 mai suivant...

Mais en mars, Heydrich a également remporté une autre victoire lorsque le Führer, confronté à une nouvelle vague d'attentats en sol français, a rompu avec sa décision de 1940, et décidé de nommer un chef SS à Paris, un geste que chacun - à commencer par Heydrich lui-même - a interprété comme le premier signe d'un changement radical de politique à l'Ouest...

(1) Otto von Stülpnagel se suicidera à Paris en février 1948, peu avant son procès pour crimes de guerre. 

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