lundi 21 juillet 2014

4154 - "Vous devez savoir qu'en dépit de ma patience, je n'hésiterai pas à frapper avec la plus extrême fermeté si je devais en venir à la conviction que le Reich est considéré comme faible et que mes généreuses concessions envers vous sont perçues comme de la mollesse"

... en ces premiers mois de 1942, Heydrich, malgré ses incontestables succès de l'automne 1941, est bien forcé de reconnaître que la Résistance est en train de renaître de ses cendres. 

Et le Reichsprotektor a bien l'intention d'y réagir avec la plus grande fermeté : à Prague, le 26 mai, soit un jour avant son assassinat, il déclare en effet à la Presse tchèque : "Je sens et je vois que la Propagande étrangère et des rumeurs défaitistes anti-allemandes sont à nouveau à l'œuvre ici. De petits actes de sabotage, qui font peu de dommages mais visent plutôt à démontrer une attitude de rébellion, ont également augmenté. Vous devez savoir qu'en dépit de ma patience, je n'hésiterai pas à frapper avec la plus extrême fermeté si je devais en venir à la conviction que le Reich est considéré comme faible et que mes généreuses concessions envers vous sont perçues comme de la mollesse" (1)

Mais à vrai dire, c'est dans toute l'Europe occupée, y compris dans des pays pourtant administrés de manière "coopérative" (comme en Norvège), que la Résistance est en train de relever la tête, à la plus profonde consternation des autorités allemandes, incapables de réaliser qu'à l'instar du "problème juif", le "problème de la résistance" croit tout bonnement à mesure que le Reich étend ses conquêtes !

Et pour répondre à ce nouveau "problème", et à son aggravation, le Reich n'a d'autre réponse que la répression, laquelle, non contente de faire empirer encore un peu plus les choses, mobilise également de plus en plus de moyens humains et matériels... qui seraient pourtant bien plus utiles sur le Front russe !

Heydrich, bien sur, en est parfaitement conscient mais considère néanmoins qu'au-delà de l'indispensable "fermeté", la lutte contre cette Résistance exige une approche "globale", autrement dit étendue et appliquée uniformément à toute l'Europe, même si cela implique d'écraser au passage de fort nombreux orteils au sein de la Wehrmacht et de l'Abwehr...

(1) Gerwarth, op. cit., page 271

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