dimanche 13 juillet 2014

4146 - "montrer qui est le maître à la maison"

... sitôt sa prise officielle de fonction, Heydrich a proclamé la Loi martiale dans tout le Protectorat, puis rappelé à ses fonctionnaires rassemblés au Palais Cernin que "le Tchèque est un slave" qui, à ce titre, "interprète toute forme de sympathie comme un signe de faiblesse", ce pourquoi il est indispensable de lui montrer "qui est le maître à la maison".

Finie la relative indolence de l'ère Neyrath : dans la seule journée du 30 septembre, une cinquantaine de Tchèques sont exécutés, et près de 300 autres envoyés croupir dans les geôles de la Gestapo du Palais Petschek.

Fin novembre, alors qu'on dénombre déjà plus de 400 exécutions et quelque 6 000 arrestations, la résistance tchèque apparaît bel et bien décapitée et incapable de la moindre action d'envergure. 

Mais s'il est résolu à frapper fort, Heydrich l'est aussi à frapper très haut : figurant depuis longtemps sur sa "liste noire", le Premier Ministre tchèque, et par ailleurs membre de la résistance, Alois Eliáš est arrêté par la Gestapo et condamné à mort pour haute trahison en même temps que le maire de Prague Otakar Klapka (1)

Dans le même temps, et comme nous l'avons vu, Heydrich ordonne aux organisations juives de recenser et d'identifier tous leurs coreligionnaires, première étape avant une déportation massive qui doit faire de Prague, et de tout le Protectorat, un territoire authentiquement "judenrein"...

(1) Otakar Klapka sera exécuté le 4 octobre suivant mais Alois Eliáš bénéficiera d'un sursis jusqu'au 19 juillet 1942




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