4096 - "Endlösung der Judenfrage

... bien sûr, les conditions de déportation vers ce lointain "territoire encore à déterminer", puis les conditions de (sur)vie dans celui-ci, ces conditions seront telles qu'il est inévitable - et de cela Heydrich est parfaitement conscient - qu'une bonne partie, et probablement la plus grande partie, d'entre eux mourront lors du trajet ou sinon dans les premiers mois suivant leur "relocalisation".

Mais qu'importe : considérée du seul point de vue de l'esprit, la "relocalisation", même entachée d'innombrables cadavres, constitue une option bien plus "morale", et certainement plus digne d'une nation "civilisée" comme l'Allemagne, que le génocide pur et simple de millions d'hommes, de femmes et d'enfants.

Présentée pour la première fois à Goering le 24 janvier 1941, puis remaniée à plusieurs reprises, l'"Endlösung der Judenfrage", la "Solution finale à la question juive", est formellement approuvée par le gros Reichsmarschall le 31 juillet suivant, soit un mois après le début de l'Invasion de l'URSS.

Bien que désormais nanti du précieux blanc-seing après lequel il court depuis 1939, et qui lui confère toute l'autorité nécessaire pour agir enfin à sa guise, Heydrich n'en reste pas moins convaincu - et le fait mérite d'être souligné - que cette "Solution" passe par la "relocalisation" des Juifs, et non par leur assassinat.

Fin juillet, il est vrai, les troupes allemandes, qui depuis le début de l'offensive volent de victoires en victoires, semblent encore sur le point de s'emparer de Moscou, et de mettre un terme à la guerre avant la fin de l'année, ce qui, en toute logique lui offrira alors tout "l'espace" nécessaire pour y déporter les Juifs...