4091 - un changement radical de perspective

... sans être formellement abandonnée, la "solution Madagascar", paraît donc condamnée dès le départ tant elle exigerait de circonstances favorables et impossibles à réunir, et, de fait, plus personne n'en parlera après le début de l'invasion de l'URSS, en juin 1941.

Mais cette "solution" bien vite avortée n'en marque pas moins un changement radical de perspective : comme tous les dirigeants nazis, Reinhard Heydrich n'ignore rien des conditions de vie - ou plutôt de survie - qui prévalent sur cette île du bout du Monde.

Dit autrement, il sait, chacun sait, que la déportation forcée de plus trois millions de Juifs européens à Madascar, quand bien-même serait-elle techniquement et politiquement possible, se traduirait en pratique... par la mort à plus ou moins brève échéance de la plus grande partie de ceux-ci !

D'impasse en impasse, et donc de radicalisation en radicalisation, chacun en est donc arrivé, à la fin de l'année 1940, à envisager sans plus de complexe l'assassinat de centaines de milliers, et probablement de millions, d'hommes, de femmes et d'enfants dont le seul crime est d'être nés Juifs !

La "Solution finale", celle des exécutions de masse, des chambres à gaz et des fours crématoires, est désormais à portée de mains.

En fait, elle a même déjà commencé...