Frustré dans sa quête de gloire aérienne, frustré par l'omnipotence de la Werhrmacht sur le Front Ouest, Reynhard Heydrich n'est pas plus heureux sur la "Question juive", pour laquelle les progrès - en autant qu'on puisse les appeler ainsi - sont pour le moins ténus en regard de l'immensité du problème à régler.
Depuis le déclenchement de la 2ème G.M., l'émigration forcée s'est pour ainsi dire tarie et, en Pologne-même, le grandiose projet de "réingénierie ethnique" réclamé par Hitler ne progresse qu'à pas de tortue en raison des réticences des uns et des autres, ce qui, en pratique, et s'agissant des Juifs, ne laisse guère que la solution des ghettos fermés... intenable à long terme.
"La question juive est une question d'espace" a déclaré le Führer en mars, "et je n'en ai pas à ma disposition".
Mais justement, ne pourrait-on pas à présent profiter de la défaite française, et de la bonne volonté affichée par son gouvernement de Collaboration, pour expédier tous ces Juifs dont on ne sait que faire vers un territoire français d'outre-mer à la fois suffisamment lointain pour que les dits Juifs n'y représentent plus une quelconque "menace", et suffisamment dépourvu de tout pour qu'ils s'y éteignent de manière - si l'on ose dire - "naturelle" ?
Et pourquoi pas Madagascar ?
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