mercredi 14 mai 2014

4086 - un mois et puis s'en va...

... Stavanger (Norvège), 13 mai 1940

Le 13 mai, alors que la Bataille de France vient de commencer, Reinhard Heydrich rate son décollage à Stavanger et plante son Messerschmitt en bout de piste.

Heureusement pour lui, Heydrich n'est que légèrement blessé à une main, mais l'avion est une perte totale... qu'il importe cependant de relativiser en rappelant ici aussi que, tout au long de cette guerre, chacun des belligérants va perdre bien plus d'appareils lors d'accidents de décollage ou d'atterrissage que dans les combats aériens eux-mêmes (1)

Meurtri dans sa chair, et peut-être aussi dans son orgueil, Heydrich est en tout cas de retour à son  bureau de Berlin dès le lendemain, ce qui met ainsi un terme - provisoire - à sa carrière de pilote de chasse au sein de la Luftwaffe, une carrière d'un mois seulement et d'une vingtaine de missions de combat hélas sans victoire mais qui lui valent quand même une Croix de Fer de seconde classe dont on aurait tort de croire qu'elle est totalement imméritée.

Revenu à sa routine de grand patron du RSHA, Heydrich tire néanmoins une appréciable satisfaction dans le fait qu'Hitler, après en avoir refusé l'éventualité, a finalement accepté la présence de SS, et même d'un Einsatzgruppe, en Norvège !

Un Einsatzgruppe qui devra néanmoins faire preuve de bien plus de retenue qu'en Pologne puisqu'il ne s'agit pas cette fois, et selon les propres instructions d'Heydrich, d'une expédition militaire "en territoire ennemi" mais bien d'une mission de police dans un pays "placé sous la protection du Reich allemand" et dans lequel il convient d'agir "avec tact et la plus grande adresse" (2)

(1) l'analyse des pertes et des victoires de la VMF-214 américaine dans le Pacifique est particulièrement édifiante à cet égard (Saviez-vous que... Baa Baa Black Sheep)
(2) Gerwarth, op. cit, page 175

3 commentaires:

lecteur a dit...

Quel crédit faut il accorder à l'histoire , rapportée par divers auteurs selon laquelle Heydrich , informé avant tout le monde de la désertion de Rudolf Hess et de sa fuite en avion vers l'écosse ait tenté personnellement de le suivre et de l'intercepter (ou de l'abattre) avant son arrivée à destination?

D'Iberville a dit...

Je n'y crois pas une seconde ;-)

lecteur a dit...

Je l'avais lu dans une biographie (Ch Wighton, Heydrich , l'ange du mal, ed française Presse pocket) qui est plus un travail de journaliste qu'une thèse universitaire mais qui semblait assez bien documenté.

Il est vrai que la "fuite" de Rudolf Hess est environnée de mystère et que certains dignitaires nazis ont pu être tentés de jouer la carte d'une tentative de paix séparée avec l'Angleterre tandis que d'autres y étaient totalement opposés.

L'hypothèse de Rudolf Hess victime d ' un coup de folie et agissant tout seul ne tient pas debout non plus...