mardi 13 mai 2014

4085 - être ou ne pas être un "as"

... à cela s'ajoute la crainte, omniprésente, "qu'il lui arrive quelque chose" : personne, parmi ses supérieurs de la JG-77 - qui en réalité sont tous bien moins gradés que lui (!) - n'a en effet envie de devoir expliquer à Himmler, et sans doute au Führer lui-même (!) pourquoi et dans quelles circonstances le grand patron de toutes les polices du Reich a été tué au combat ou, pire encore, dans un banal accident de décollage ou d'atterrissage...

Pas question dès lors de confier à la jeune-recrue-Heydrich des missions nombreuses ou à haut risque... qui sont pourtant celles dont il aurait besoin à la fois pour acquérir de l'expérience et pour accéder à la gloire !

Il importe à cet égard d'ouvrir ici une parenthèse et de rappeler le fait - déjà maintes fois mentionné dans ces rubriques - que la première et plus essentielle condition pour devenir un "as", c-à-d un pilote détenteur de nombreuses victoires, est tout simplement... de voler le plus souvent possible, et dans des cieux remplis du plus grand nombre possible d'avions ennemis.

Si la Propagande de chaque belligérant se focalise naturellement sur ces "as" (dont elle exagère par ailleurs systématiquement le palmarès réel (1)), le fait demeure que dans leur écrasante majorité, les pilotes de chasse qui survivront à la 2ème G.M. termineront le conflit sans avoir abattu un seul avion ennemi... tout simplement parce qu'ils ne se seront jamais trouvés en position pour le faire (2)

C'est dans ce contexte, et dans ce contexte seulement, qu'il convient donc d'analyser la carrière de Reinhard Heydrich en tant que pilote de chasse de la Luftwaffe...

(1) à cet égard : Saviez-vous que... Baa Baa Black Sheep
(2) c'est particulièrement vrai des pilotes américains, qui ne volèrent (proportionnellement) que fort peu, n'entrèrent dans le conflit que sur le tard, en très grand nombre, et face à des adversaires aux rangs déjà fort clairsemés

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