mardi 25 mars 2014

4036 - ... à l'expulsion des Juifs polonais

... 28 octobre 1938

Et pour Heydrich, cette conclusion implicite de la Conférence d'Evian tombe d'autant plus mal que la Pologne, trois mois auparavant, a elle-même décidé de ne plus reconnaître comme polonais ceux de ses citoyens ayant vécu plus de cinq en dehors des frontières nationales.

Or en pratique, cette mesure, prise immédiatement dans la foulée de l'Anschluss, ne vise que les quelque 70 000 Juifs polonais qui, au lendemain de la 1ère G.M., ont décidé de fuir leur pays - et ses pogroms - pour s'établir en Allemagne et en Autriche et qui, pour beaucoup, en ont obtenu la nationalité !

En avril, ulcérées par la perspective de ne pouvoir se débarrasser de ces 70 000 Juifs désormais apatrides (1) les autorités allemandes ont exigé de ceux encore détenteurs d'un passeport polonais qu'ils quittent immédiatement le Reich pour la Pologne,... mais les autorités polonaises n'ont pas voulu les laisser pénétrer sur le territoire !

Dans la nuit du 28 au 29 octobre, Heydrich tente alors le coup de force : près de 18 000 Juifs polonais, raflés et emprisonnés dans les heures et les jours précédents, sont embarqués dans des camions et des wagons à bestiaux, puis contraints manu militari de marcher jusqu'à la frontière, où les Polonais, refusant toujours aussi obstinément de les accueillir, se contentent de les interner dans des camps hâtivement érigés au beau milieu du no man's land.

Parmi les malheureux ainsi piégés figure un modeste tailleur, son épouse et deux de ses enfants. Une famille juive en tout point anonyme et dont l'Histoire n'aurait jamais retenu le nom si elle n'avait également compté dans ses rangs un jeune-homme exalté et alors en exil à Paris...

... Herschel Grynszpan

(1) rappelons que le Reich avait lui-même déchu de leur citoyenneté tous les Allemands et Autrichiens reconnus comme Juifs...

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