dimanche 2 mars 2014

4013 - la pantalonnade

... s'il a perdu son poste - mais conservé solde et garantie de retraite complète - Werner von Fritsch a cependant bien l'intention de laver son honneur devant le tribunal militaire qu'Hitler - notez là encore la différence avec Staline - n'a eu d'autre choix que de lui concéder.

Et c'est peu dire que l'affaire tourne mal pour l'Accusation puisqu'en dépit des efforts d'Heydrich, qui a fait le maximum pour valider le dossier compilé par ses subordonnés, envoyant des agents de la Gestapo enquêter dans toutes les villes de garnison autrefois fréquentées par Fritsch, et même jusqu'en Égypte, où l'intéressé a récemment passé ses vacances (!), aucun élément nouveau ne vient corroborer la thèse de l'homosexualité.

Pire encore : à l'ouverture du procès, début mars, Otto Schmidt, le seul témoin à charge, revient sur ses dires, reconnait qu'il a confondu le général Werner von Fritsch avec un capitaine à la retraite du nom de von Frisch lequel, appelé à la barre, admet non seulement les faits mais souligne, à la stupéfaction générale, qu'il les avait lui-même déjà avoués à la Gestapo plusieurs semaines auparavant, soit bien avant qu'Heydrich ne ressorte du placard le dossier monté contre von Fritsch en 1936 !

Le 18 mars, voilà donc Fritsch blanchi de toutes les accusations portées à son endroit, et Heydrich, ainsi que la SS dans son ensemble,  sérieusement mis sur la sellette : Fritsch parle ouvertement de provoquer Himmler en duel tandis que Ludwig Beck, chef de l'État-major général, exige rien moins que la démission d'Heydrich et de tous ceux qui, de près ou de loin, ont participé à l'enquête sur Fritsch !

A vrai dire, on est même à deux doigts du coup d'État militaire,... un coup d'État appuyé dans l'ombre par Wilhelm Canaris, dont les liens d'amitié avec Heydrich se sont beaucoup distendus depuis 1935, c-à-d à mesure que l'intéressé voyait les prérogatives de l'Abwehr de plus en plus menacées par l'expansion de la SS...

1 commentaire:

radioska a dit...

Bonjour, à priori, un petit problème de retour chariot ! ;-)
Bon dimanche...et à demain