... ne s'attendant pas du tout à pareille issue, les invités d'Hitler sont pour le moins décontenancés mais, après avoir poliment écouté son monologue pendant plus de deux heures (!) finissent néanmoins par se ressaisir et par soulever de nombreuses objections.
Les plus virulentes émanent du trio Neurath/Blomberg/Fritsch, non parce qu'ils contestent le bien-fondé de se lancer dans une succession de guerres de conquêtes, ou parce qu'ils en réprouvent l'immoralité, mais tout simplement parce qu'ils estiment que l'Allemagne n'est pas encore prête à pareille aventure et en particulier à un nouveau conflit avec la France et la Grande-Bretagne.
Hitler n'est hélas nullement disposé à accepter - ni même à entendre ! - pareil argumentaire : hanté par la crainte de mourir avant d'avoir vu la concrétisation de son "grand-oeuvre", le Führer veut au contraire brûler toutes les étapes, et donc partir en guerre le plus rapidement possible, que son Ministre des Affaires étrangères et ses généraux soient d'accord ou pas !
Reste qu'Hitler n'est pas Staline, et que le Troisième Reich, aussi dictatorial et répressif soit-il, n'est pas l'URSS !
Pas question donc, comme Staline est pourtant occupé à le faire de son côté (1), d'emprisonner et d'exécuter les milliers d'officiers et de hauts fonctionnaires considérés comme trop indécis, trop mous, ou idéologiquement "peu sûrs"...
(1) de 1936 à 1938, les purges staliniennes entraîneront l'exécution des 11 vice-commissaires à la Défense de l'URSS, de 75 des 809 membres du Conseil militaire suprême, des 8 amiraux de la flotte, de 2 des 4 maréchaux, de 14 des 16 généraux d'armée, des 9/10e des généraux de corps d'armée, des 2/3 des généraux de division, de plus de la moitié des généraux de brigade, et de plus 35 000 officiers supérieurs. Au total, plus d'un million de personnes auraient ainsi été exécutées ou seraient décédées dans les goulags du régime
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