mercredi 15 janvier 2014

3967 - les uns et les autres

... automne 1934

Dans un régime dictatorial, il n'est jamais facile de dresser une frontière nette entre le politique et le militaire, ni a fortiori entre ce qui relève de la police de l'un et ce qui appartient à celle de l'autre.

Dès l'automne de 1934, Himmler et Heydrich ont commencé à s'intéresser à la Reichswehr (1) et à ses généraux certes indispensables mais idéologiquement peu sûrs.

Tous deux généraux de la vieille école, et respectivement Ministre de la Guerre et commandant-en-chef de l'Armée de Terre (Oberkommando des Heeres, ou OKH), Werner von Blomberg et Werner von Fritsch sont certes reconnaissants à la SS de les avoir débarrassés une fois pour toutes d'une SA qui entendait prendre le contrôle de l'Armée, et fort satisfaits d'un Adolf Hitler occupé à accroître le budget et les effectifs des forces armées de façon considérable. (2)

Pour autant, et à l'instar de la quasi-totalité de l'État-major, les deux Werner sont loin d'être des nazis convaincus et font même preuve, du point de vue d'Himmler et d'Heydrich, d'un consternant manque d'enthousiasme à l'égard des choix politiques du Führer ou de ses envies belliqueuses.

Fin décembre, les deux hommes partent donc à l'offensive contre von Fritsch, l'accusant ni plus ni moins que de fomenter un coup d'État militaire contre le régime.

Face à la détérioration de la situation, Hitler n'a cette fois plus d'autre choix que d'intervenir en personne et d'appeler à la retenue, au grand dam d'Himmler et d'Heydrich, contraints de battre en retraite.

Ce n'est que partie remise...

(1) la Reichswehr ne deviendra officiellement Wehrmacht que le 16 mars 1935
(2) de 1933 à 1939, 52% des dépenses publiques allemandes auront été consacrées au réarmement.

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