... Juillet 1934
Rapide, brutale et - il faut bien le dire - brillamment orchestrée par Heydrich, la "purge" du 30 juin 1934 a fait quelque 200 morts, dont Röhm et ses principaux lieutenants, mais aussi quelques "perturbateurs", comme Kurt von Schleicher (ancien Chancelier), Herbert von Bose (secrétaire de von Papen), ou encore Erich Klausener (chef de l'Action catholique et personnage très influent au sein du Zentrum), une manière comme une autre d'envoyer un message sans équivoque à tous ceux qui seraient encore tentés de se dresser contre le parti national-socialiste et son Führer-tout-puissant...
Ayant vu disparaître leur chef et co-fondateur du mouvement, et sans personnalité de premier plan pour reprendre immédiatement le flambeau et contester l'absolutisme d'Hitler, les quelque deux millions de SA vont bientôt prêter un serment d'allégeance à ce dernier, et progressivement intégrer les rangs d'une Armée régulière... vingt fois moins nombreuse !
Début juillet, alors que Heydrich, de son côté, savoure sa nouvelle promotion au titre de lieutenant-général, Hitler a donc toutes les raisons de s'estimer satisfait : les communistes et les sociaux-démocrates sont tous emprisonnés, exilés ou occupés à se terrer; les sociaux-chrétiens et les Conservateurs n'osent plus piper mot, et les "gros bras" de la SA - ceux-là même sans lesquels il ne serait jamais parvenu au Pouvoir - sont définitivement rentrés dans le rang et sous la surveillance discrète mais efficace de la SS, devenue à Hitler ce que les Praetoriani - la Garde Prétorienne - était autrefois aux empereurs romains.
Un dernier obstacle se dresse cependant sur la route du Pouvoir absolu, un obstacle que le grand âge et le mauvais état de santé rendent néanmoins de plus en plus théorique.
Il a 86 ans et un cancer du poumon.
Il s'appelle Paul von Hindenburg...
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