mercredi 8 janvier 2014

3960 - la liquidation générale

... Bad Wiessee (Bavière), 30 juin 1934, 06h30

Convaincu - sincèrement ou non - de la "trahison" de son vieux complice Ernst Röhm, Hitler décide en tout cas de prendre lui-même l'affaire en main.

Le 30 juin 1934, flanqué d'une escorte de SS venus dans des camions aimablement prêtés par l'Armée de Terre, c'est même un Hitler fou de rage qui, pistolet au poing, fait irruption à la pension Hanselbauer où Röhm et plusieurs de ses lieutenants sont descendus.

Et c'est encore Hitler - soit le Chancelier d'Allemagne en personne ! - qui, l'arme toujours au poing, signifie à Röhm et ses adjoints qu'ils sont tous en état d'arrestation pour haute trahison...

Transféré peu après à la prison de Stadelheim, près de Munich, Röhm entend les coups de feu d'un peloton d'exécution (1) déjà occupé à passer plusieurs de ses partisans par les armes...

Mais dans le cas du chef de la SA lui-même, le Führer hésite encore, en sorte que ce n'est finalement que le 2 juillet que Theodor Eicke et Michel Lippert, respectivement commandant et chef de la garde du camp de concentration de Dachau, se présentent dans la cellule de Röhm et, lui tendant un pistolet, lui "conseillent" de se suicider avant de devoir, suite au refus de Röhm, se résoudre à procéder eux-mêmes à l'exécution, une exécution, ou plutôt un assassinat, qu'ils présenteront comme la conséquence d'une tentative d'évasion, et ce afin de préserver la "sensibilité" d'un Adolf Hitler qui, une fois de plus, n'a approuvé le "suicide" de son ami que du bout des lèvres...

Heydrich, lui, n'a que faire de pareils états d'âme : le 30 juin, soit le jour-même de l'arrestation de Röhm, il a en effet été promu Gruppenfuhrer-SS (lieutenant-général) pour services rendus.

Il a à peine 30 ans et encore une longue carrière de bourreau devant lui...

(1) ce peloton était commandé par Sepp Dietrich, chef de la Leibtstandarte-SS Adolf Hitler.

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