3955 - le plein contrôle

..  avec l'ajout de la Gestapo à ses attributions, Heydrich exerce à présent le plein contrôle sur toutes les polices politiques d'Allemagne.

Son premier geste est évidemment de "faire le ménage", en plaçant des "hommes sûrs" - c-à-d ses hommes à lui, et en particulier Heinrich Müller - au sein de l'institution dont il vient d'hériter et dont le siège central, installé dans une ancienne école d'Arts plastique de la Prinz-Albrecht Strasse de Berlin, va bientôt devenir synonyme de terreur dans l'Europe entière.

Replaçons néanmoins les choses en perspective : avec un effectif de quelque 2 000 fonctionnaires, pour la plupart issus, comme Müller (1), des corps policiers "traditionnels", la Gestapo de 1934 est certes une machine impressionnante si on la compare au bien plus modeste SD, mais si ses effectifs vont continuer d'augmenter dans les années à venir - en 1937 elle aura déjà triplé son personnel - elle ne sera jamais, contrairement à la légende abondamment véhiculée par la littérature et le cinéma, cet immense complexe bureaucratique espionnant tout le monde et connaissant tout sur tout.

En 1937, la Gestapo ne disposera par exemple que de 126 officiers pour surveiller les agissements des 500 000 habitants de Düsseldorf, de 43 à Essen pour 650 000 habitants, et... de 22 à Würzburg, pour les 840 000 habitants de toute la basse Franconie.

A Berlin-même, siège du Pouvoir, capitale du Reich-de-mille-ans et ville de 4 500 000 habitants, ses effectifs ne dépasseront jamais 5 600 fonctionnaires, soit l'équivalent d'un  "gestapiste" pour quelque 800 habitants...

(1) Heinrich Müller était entré dans la police bavaroise en 1919