mercredi 18 décembre 2013

3939 - l'épée de Damoclès

… dans quelques années les Lois de Nuremberg définiront le statut légal - et racial - des Juifs mais aussi, et peut-être surtout, celui des Mischlings, autrement dit des métis dans les veines desquels coule une proportion variable de "sang juif".

Au terme des dites Lois, et si le grand-père paternel de Reinhard Heydrich avait réellement été un serrurier juif du nom de Gustav Robert Süss, Reinhard lui-même aurait alors été catalogué comme "Mischling au second degré" (un seul grand-parent juif), ce qui ne l'aurait certes pas expédié dans un camp d'extermination mais l’aurait sans nul doute chassé de la SS, tout en l’empêchant par ailleurs de poursuivre quelque carrière que ce soit au sein du Troisième Reich.

On a coutume d’affirmer - mais sans preuve irréfutable - qu'à partir de 1931 et de son intronisation comme chef du SD, cette rumeur "d'être un Juif", contre laquelle il se défendait d'ailleurs depuis l'enfance, aurait constamment aiguillonné Heydrich - dont l'antisémitisme personnel n'avait jusque-là jamais été démontré - à redoubler d'efforts pour identifier, expulser, déporter, et finalement exterminer jusqu'au dernier représentant de cette race honnie.

On tient également pour acquis - mais peut-être à tort - que cette rumeur persistante de "judéité" était en fait savamment entretenue et encouragée par Himmler, voire par le Führer en personne, l'un et l'autre ayant de forts bonnes raisons de craindre le Pouvoir, et l'appétit de Pouvoir, de ce subalterne ô combien zélé et capable dont ils ne voulaient cependant - parce qu'ils en avaient besoin et qu'il était tout simplement le meilleur dans son domaine - se débarrasser en l'expulsant purement et simplement hors du mouvement nazi.

Dans ce contexte, la "judéité" d'Heydrich aurait alors constitué une bien commode épée de Damoclès constamment suspendue au-dessus de la tête de ce dernier, comme pour lui rappeler jusqu'où ne pas aller trop loin à l'égard de ses maîtres...

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