dimanche 24 novembre 2013

3915 - et puis vint l'année 1919...

... mars 1919

Jusqu'en 1916, Bruno Heydrich n'avait jamais été antisémite - même selon les normes assez particulières de l'époque - et son fils Reinhard ne l'était certes pas davantage.

Hélas, en mettant le gagne-pain du premier en péril, et en exposant le second à subir maintenant  les quolibets de ses camarades d'école, les soupçons de "judéité" nés de l'affaire du Musik-Lexicon ont à tout le moins accru les préventions des intéressés à l'endroit du peuple élu.

Jusqu'à l'automne de 1918, et en dehors de leur inévitable fidélité au Kaiser et à un conservatisme de bon aloi, ni le père ni le fils n'avaient d'autre part eu la moindre "opinion politique" véritablement digne de ce nom.

Hélas, l'Armistice du 11 novembre 1918, puis les multiples soulèvements communistes des mois suivants, y compris dans la cité jusque-là fort paisible de Halle, tout cela va pousser le premier à s'affilier au très monarchiste et très antidémocratique Parti National du Peuple Allemand (DNVP), et le second à nourrir une considérable sympathie à l'endroit des Freikorps, milices d'extrême-droite composées de soldats démobilisés et de simples citoyens qui, dans de nombreuses villes d'Allemagne, font régulièrement le coup-de-feu avec les communistes.

A Halle, les affrontements entre les uns et les autres vont d'ailleurs faire une quarantaine de morts et une centaine de blessés et se traduire, le 3 mars 1919, par l'imposition de la loi martiale mais aussi par la création d'une force de défense civile de quelque 400 volontaires parmi lesquels personne ne remarque un adolescent dégingandé de 15 ans.

Reinhard Heydrich...

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